« Musicalement, on continue à faire mûrir l'histoire ... »

Publié le par Chroniques de Rebecca

 DSC00231.JPG

 

 

C'est dans une salle réputée du quartier de Belleville que la chanteuse guadeloupéenne a reçu vendredi 18 janvier, son public pour la présentation live de son album Fann Kann, réalisé de main de maître par le bassiste Stéphane Castry.

Un concert qui a suscité de vives émotions donnant à apprécier un univers musical de grande qualité.

Florence Naprix sera de nouveau en concert le 29 mars prochain, avec sûr, encore des améliorations dans son jeu de scène et le partage avec le public. Les fans qui la suive déjà aimeraient maintenant la voir s'exporter de Paris et raconter à un plus grand nombre ses histoires de jeune femme « kouraj ».

 

Comment s'est déroulée cette première scène, si toutefois on a le droit de dire première scène de Florence Naprix ?

On ne peut pas dire première scène quoique si on peut et on ne peut pas en même temps. C'est ma première scène depuis que l'album est sorti. Sinon je crois que c'était bien la 6è scène lors de laquelle on a joué le répertoire Fann Kann. Nous voulions une salle particulière, à savoir le Zèbre de Belleville. C'est un cirque qui se prêtait à une ambiance intime. Nous étions assez proches du public et cette nuit glaciale s'est bien déroulée.

Pourquoi avoir choisi le Zèbre de Belleville. Est-ce qu'il te fallait obligatoirement une salle intimiste pour ce concert ?

Pourquoi ? Parce que j'aime bien les salles atypiques et nous ne sommes pas encore au stade de faire de grandes salles. Ce qui est intéressant avec le Zèbre c'est que c'est une scène de cirque qui ne se prête pas spécialement à la musique. Mais comme j'aime bien mélanger les arts puisqu'il y avait de la danse en plus de la musique, c'était l'idée d'avoir une scène spéciale, dans laquelle on retrouvait une décoration marrante. L'occasion s'est présentée de jouer là au bon moment et ça avait l'air d'être un bon choix car nous avons eu de bons retours des personnes qui sont venues.

Comment a été pensé ce concert ?

C'est un concert qui venait dans la continuité du concert du Théâtre de la Reine Blanche en juin. Nous avons peaufiné ce que nous avions commencé à faire, à savoir les petits pas de danse que je fais durant le concert, et les danseuses que nous n'avions pas eu en si grand nombre. Musicalement on continue à faire mûrir l'histoire comme dirait Stéphane Castry. On continue de travailler sur des arrangements live et de donner quelque chose de différent de l'album. Pour donner aux gens envie d'acheter l'album tout en leur donnant l'impression qu'ils ne sont pas venus pour l'écouter tel quel.

 

Comment défends-tu cet album sur scène ?

Par exemple je m'appuie à expliquer les titres, je trouve que c'est un moment d'échange très sympa, j'aime beaucoup. Il faut en plus toujours trouver quelque chose de différent pour ne pas lasser les gens, il faut pas tout le temps raconter la même histoire, toujours en restant en phase avec la réalité. Il n'y aucune raison de mentir et d'inventer des origines qui n'existent pas. Alors je n'explique pas tous les titres parce que ça me ferait parler trop.

Le choix des titres que tu expliques se fait-il au gré de ceux qui te plaisent le plus ?

Non en général je crois que j'explique une chanson une fois sur deux. Si lors du concert précédent j'ai raconté l'histoire d'un titre je ne la raconte pas la fois d'après. C'est vraiment dans un souci de ne pas lasser les gens, surtout pour ceux qui étaient là la fois d'avant … Disons que les gens qui ont vu deux concerts d'affilée ont plus de chance que les autres de comprendre les histoires …

Arrêtons-nous sur les titres que tu as expliqué cette fois, comme Kaz an mwen par exemple.

Oui j'ai expliqué que j'avais rencontré un homme qui avait été très réticent pendant un bon moment pour me laisser rentrer dans son cœur. Et finalement à force de cajoleries, il a fini par tomber amoureux. Il m'a ouvert son cœur et en a fait ma maison … (rires).

Tu écris sur des thèmes vastes. Comment as-tu justement réussi à marier tes textes à la musique que l'on t'a proposé ?

Je parle de thèmes qui m'inspirent et de ma vie mais je m'oblige à jamais en faire des journaux intimes. Ce qui nous arrive peut toucher autrui, soit de façon ludique avec des morceaux comme Doubout dans lequel j'essaie de jouer avec les sonorités. Dans Solèy lévéc'est jouer avec le côté tout naïf de l'amour. Dans Rézon a kè, je joue avec deux personnages le démon et l'ange. Ou alors j'essaie de présenter mes chansons de façon poétique comme dans Flanm où je mets la poésie en avant avec le cœur qui bat, la chair. J'essaie de faire à partir de sujets universels quelque chose de plus original qui me ressemble mais qui ne va pas tout raconter de A à Z, j'essaie d'être subtile.

Et avec des textes comme Konsyansou Fowmataj tu casses les codes et tu n'hésites pas à dénoncer...

Je pense que les artistes sont quand même censés faire réfléchir. Nous sommes là pour divertir et faire danser. Mais le public devrait pouvoir regarder les artistes et se dire que ce sont des personnes à suivre. Je crois que de temps en temps, il faut délivrer des messages, le plus positif possible tant qu'à faire pour ne pas entraîner les gens dans « du n'importe quoi ». Pour moi c'est ça... Fowmatajc'est une réflexion très pertinente et qui rassemble l'ensemble de ma vie. Je ne parle pas que de musique. Il y a aussi les choix de vie, les choix d'études que j'ai faites (ndlr : Florence est titulaire d'un DESS en traduction anglaise) qui correspondent à ce que mes parents attendaient de moi. Mais ce n'est pas là que j'ai envie d'aller. Konsyansc'est vraiment la Guadeloupe sur laquelle je reste de temps en temps perplexe. Je me pose des questions et je me dit que d'autres se les posent. Si moi je les exprime ça peut entraîner une réflexion plus mâture...

Quels-sont les retours précis du public après ta date du 19 janvier ?

Il faut déjà dire merci aux gens qui ont bravé la neige. Les retours sont très positifs. Je pense que celui qui m'a le plus fait plaisir c'est celui de ma famille, qui vient partout et tout le temps. En arrivant les membres de ma famille se disent « Bon on l'aime beaucoup on la soutient, on l'encourage. Mais qu'allons-nous découvrir de nouveau ?» Et j'étais bluffée et eux encore ravis d'être étonnés et d'avoir encore découvert des choses, avec une scène nouvelle, des arrangements nouveaux … Le plus important c'est d'arriver à fidéliser les gens finalement.

Sais-tu que des larmes ont coulé dans l'assistance ? Que ressens-tu quand tu sais que ta musique suscite de telles émotions ?Et que réponds-tu à ceux qui affirment que tu te places dans la lignée de chanteuses comme Tanya Saint-Val ?

Il paraît que des personnes ont pleuré pendant que je chantais … Mais je suis toujours étonnée quand on me dit que je chante comme Tanya Saint-Val parce que c'est une chanteuse que j'ai écouté très tard. Elle aurait pu être un modèle mais comme j'ai eu à le dire à plusieurs reprises, ce sont plutôt les chanteuses de jazz américain qui m'inspiraient . Je ne pense pas que je chante vraiment comme Tanya, j'ai pioché à droite et à gauche et chez pleins d'artistes. J'ai pris un peu partout des choses que j'ai réussi à incorporer et qui ressortent. Je ne me place pas dans une lignée de chanteuses en particulier, j'espère juste que je vais rester dans cette catégorie de chanteuses qui restent. Pas ces chanteuses que l'on entend partout tout le temps, qui font deux-trois choses et qui explosent. J'espère que ma musique va rester parce qu'elle aura laissé une empreinte particulière.

Et pour marquer les esprits, tu vas continuer de travailler avec cette équipe avec laquelle on t'a apprécié au Zèbre ?

J'aimerais que ce soit l'équipe finale, mais on sait comment ça se passe surtout que ce sont tous des professionnels. Ils peuvent avoir d'autres obligations au moment où je peux avoir besoin d'eux donc je risque de devoir faire avec d'autres musiciens. Mais c'est mon équipe de base : Stéphane Castry, Thierry Vaton, Albert Vigné, Nayobé et Patrick Boston. Bien que le guitariste titulaire soit Amen Viana mais il n'a pas pu être là le 18 janvier dernier. Par contre, un qui ne devrait pas bouger, qui est là tête du projet c'est quand même Stéphane Castry, même si il est aujourd'hui le bassiste d'Imany.

De quoi as-tu envie pour la suite ? Qu'y aurait-il a changé, à améliorer ou à laisser tel quel pour la bonne évolution de ta carrière ?

En ce qui me concerne et concerne le show ? On dira que vocalement je ne me sens pas encore au top du top. Musicalement, au Zèbre je crois que ça marque le début de l'aventure, seulement. Donc je crois que les musiciens vont nous réserver des surprises dans les mises en place musicales. L'aspect scénique est également à faire grandir. Selon moi je suis au début de ma carrière, tout est à améliorer !

Tu pourrais également convier par la suite des artistes et musiciens que tu apprécies ? Comme Jocelyne Béroard qui intervient sur ton album par exemple.

Au Théâtre de la Reine Blanche en juin, j'avais Tony Chasseur comme invité et nous avons interprété un titre qui n'est pas sur mon album qui s'intitule Nou dakô. Le 18 janvier au Zèbre, c'était Arnaud Dolmen mon invité. J'aime faire des clins d'oeil aux gens avec qui je travaille et même si ils n'ont pas joué sur l'album, bien qu'Arnaud est présent sur l'album. C'est une manière de rendre hommage aux gens... J'avais aussi des danseuses qui étaient mes invitées, et avec qui je partage d'autres moments de danse dans d'autres circonstances.

Parles-nous du 29 mars prochain.

C'est le retour au Théâtre de la Reine Blanche, ça va arriver vite mais j'ai hâte d'y être. Par contre je ne suis peut-être pas plus confiante mais le concert du Zèbre aura lieu tellement peu de temps avant que je ne sais pas si les gens auront envie de se re mobiliser pour revenir me voir chanter. Sait-on jamais !

 

Le Show Girls des nanas !

Florence se produira également le 20 mars, au 35 quai de l'Oise sur la péniche L'Improviste dans le 19è arrondissement de Paris. Un concept live en formule légère mettant à l'honneur au cours d'une soirée, l'univers musical d'une chanteuse.

Tél. 06 98 28 27 54

 

Florence choriste

Régulièrement, le vendredi soir Florence Naprix est sur la scène live du Salon Mangrove à Asnières et accompagne avec l'équipe de musiciens, l'artiste invité du Caribbean Ambiance Live. Ce vendredi 1er février, Florence fera les choeurs de Patrice Hulman, à partir de 23 heures.

Tèl : 06 12 51 35 05

 

 

DSC00252.JPG

 

DSC00250.JPG

 

DSC00162.JPG

 

Publié dans Interview

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article