« Je suis fan d'Henri Salvador, cette sensibilité un peu latine. »

Publié le par Chroniques de Rebecca

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Il était en première partie de Soft à la Maroquinerie le 19 janvier dernier, il sera en première partie d'Akiyo ce samedi 2 février au Dock Pullman à Saint-Denis. Chanteur, compositeur et guitariste, amoureux de bonnes vibes, Freepon s'inscrit dans la lignée des jeunes artistes guadeloupéens qui mettent du cœur à l'ouvrage pour offrir une musique fraîche et de partage.


Un lieu de rendez-vous qui t'es cher pour cette interview, puisque c'est ici que tu as tourné une partie de ton clip My Superstar

J'ai rencontré l'équipe du Gusty ici à Menilmontant, un jour en passant par hasard devant. Je suis rentré, j'ai trouvé l'endroit sympa, coloré et classe. Je me suis laissé séduire, j'en ai parlé à mon équipe et un mois après nous étions ici pour finir la deuxième partie du shooting de Superstar.

Comment as-tu intégré le lieu dans l'histoire de ta chanson ?

L'idée est que nous voyageons dans les époques, dans les années 30-60, un petit clin d'oeil aux années vintage et l'endroit a ce tempérament donc ça collait bien.

My Superstar c'est ta dernière actualité en date. Que peux-tu nous dire de ce titre ?

C'est une rencontre que j'avais envie de raconter. C'est un coup de foudre et c'était aussi l'occasion de réaliser pour moi que les attentes physiques peuvent passer par l'espace que prend quelqu'un dans ta vie. Des attentes qui peuvent te paraître essentielles, illuminées, qui te calment, t'apaisent. Donc j'ai voulu rendre hommage à toute personne qui peut se laisser éprendre par l'amour et là c'est plus que « An ni on bèl staïle, chè an an mwen déman. » Non la personne est vitale pour d'autres raisons d'où le fait que ce soit ton astre, ta super star, ton étoile.

Comment ce titre s'intègre dans ton parcours musical ? C'est l'annonce d'un album, de nouvelles choses ?

C'est le deuxième single extrait de l'album Prémyé fwa à sortir très bientôt. Un album qui d'ailleurs n'est pas que zouk, je tiens à le préciser. J'y ai mis toutes mes influences, toutes les influences qui me portent. De la nu-soul, du zouk, du reggae, du slam, du hip hop, de la bossa nova. Je suis fan d'Henri Salvador, cette sensibilité un peu latine. Il y a tout mon cœur dans ma musique.

Qu'est ce qui t'inspire quand tu composes, qu'est ce qui te donne l'envie d'écrire des chansons ?

L'humain, les rapports entre hommes qu'ils soient fraternels ou amoureux. L'exil que je vis notamment et de ma culture avant de parler d'exil. De la tournure que prennent les choses. J'ai ma grand-mère au téléphone de Guadeloupe de temps en temps qui me dit : «  Didi prézervéw. An Gwadloup ni fizi, moun ka tchouyé moun pou ayen... La vie a changé depuis l'époque où j'étais jeune dans les années 20-30... » Ma grand-mère a vu la Guadeloupe évoluer et ainsi le monde qui a évolué. Une partie de mes pensées et de mes sentiments est tournée dans cette direction : essayer de comprendre dans quel monde on vit et à quelle vitesse on va vers quelque chose de bizarre.

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La tête et le cœur remplis de choses

Comment es-tu arrivé à la musique ?

Disons qu'à l'adolescence, je crois que le besoin de me canaliser m'a fait découvrir la musique. J'ai écrit mon premier texte je pense à 11 ans. J'avais la tête et le cœur remplis de choses. J'étais un jeune qui se cherchait qui avait envie d'intégrer des groupes, qui essayait de se situer. Et si il y a eu une étape importante dans ma vie, c'est que j'étais un mordu de basket, « an té ka joué baskèt tout' lè » et hop je suis passé à la compo. J'ai un ami qui en revenant de l'Hexagone m'a ramené un CD de démo de Fruity Loops, je suis devenu accro à la compo. J'ai commencé à écrire des texte plus conçu. Ensuite il y a eu la rencontre avec la guitare, le chant est venu tard vers 24-25 ans. Je suis arrivé à Paris, j'ai fait une école d'assistant de production pour valider certaines compétences et en parallèle j'ai eu la chance de faire des scènes avec mon collectif à Paris dans des petits bars. Et petits bars faisant, ainsi de suite, effet boule de neige ça a pris autour de mon projet musical et j'en suis ravi aujourd'hui.

Tu te souviens de ta première scène à Paris ?

C'était le 27 novembre 2008 au Caylus Café à Châtelet, avec mon collectif. J'étais à la guitare, c'était magique, il y avait 80-100 personnes. Nous ne connaissions pas le live, nous avions répété chez mon pote G-Skalp durant 5-6 mois et c'était phénoménal que des gens suivent ce mouvement, cette musique complètement sortie de nulle part, et de partager avec nous nos modestes textes que nous avions à l'époque.

Et quelques années plus tard, tu te retrouves à la Maroquinerie en première partie de Soft

Carrément... J'ai une amie qui me disait c'est fou d'en arriver là, ton investissement etc. Je lui ai répondu que rien n'est fou que je suis passionné, que j'aime ce que je fais et que les expériences m'amènent là où je suis aujourd'hui. Mais je ne me pose pas de questions, je m'investis. Je passe du temps à faire de la musique et je suis heureux d'en faire.

Quel a été le challenge face au public de Soft, dans une salle remplie en plus ?

J'ai juste voulu partager avec le public. J'ai présenté mon actualité, My Superstar et Dousinéw. J'ai voulu montrer qu'au travers de mes projets, kè an ka réfléchi ti bwen. An ka réfléchi si mond' la nou ka viv adan'y la. Donc j'ai aussi interprété One Love, qui raconte mon arrivée à Paris et l'exil d'un Antillais et par ouverture, la réflexion d'un homme sur le monde. C'est fini ce temps où ton avis est moins intéressant qu'un autre. Moi je dis que je suis un homme, an pa nèg, je suis un citoyen du monde et je dis ce qui me met mal à l'aise.

 

Maintenant que ta carrière se dessine davantage et que tu as eu la chance de partager une scène avec Soft, y a-t-il des artistes qui t'inspirent et avec qui tu aurais aimé collaborer ?

Il y en a deux-trois. Mais en fait ce sont surtout des artistes disparus. Il y a le regretté Patrick Saint-Eloi avec qui j'aurais aimé collaborer et Bob Marley, je le dis. J'aurais aimé partager avec eux et apprendre d'eux. Mais sinon il y a Corneille dont le premier album m'a beaucoup marqué et a conforté mon envie de m'asseoir à bosser mes compo parce qu'on peut toucher les gens avec ça. En Guadeloupe c'est souvent au travers du zouk et du dance hall. Mais Corneille m'a convaincu d'y croire. Et il y a Béyoncé parce qu'elle est arrivée à un niveau remarquable. Il y a une qualité dans ses morceaux, c'est incroyable l'énergie qu'elle met dans ce qu'elle fait : albums, studio, scènes. Sinon je lance un appel et si quelqu'un peut passer sur le twitter d'Ayo pour lui dire, j'aimerais faire un duo Bubble Inavec elle. Je pense à beaucoup d'artistes de la nouvelle scène créole aussi comme Meemee Nelzy avec qui j'ai eu la chance de partager une scène l'an dernier en Guadeloupe, mais j'aimerais beaucoup bosser un titre avec elle. G'Ny même chose.

Et donc on te retrouve de nouveau sur scène, cette fois en première partie d'Akiyo...

Oui Akiyo Mastondote la. Génial on attend ça ! An ka komansé réfléchi ki jan an kay fèy, j'ai déjà posé des questions aux internautes qui me suivent, savoir quoi interpréter comme titres et je salue Make It Clap et Akiyo pour cette invitation. 

Quels sont tes futurs projets ? Le mot de la fin...

Je suis compositeur donc je prépare des choses. Il y a des artistes autour de moi pour qui je compose et il y a d'autres artistes plus connus qui vont faire paraître des titres que j'ai fait. Si ça vous dit quelque chose le Respektéwde Daly, à la guitare c'est moi. Nou ka dévlopé. Modestement on continue. Il paraît que 2013 me réserve de belles choses, je ne sais pas ce qui m'attend, j'y vais gaiement et si ça dure an la an kontan. Après Akiyo, il y aura d'autres premières parties et aussi des concerts Freepon.

 


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Publié dans Interview

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